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Africa
Zone de Confiance à Bangolo
By Germain Séhoué, Le Temps 26/4/07
Apr 26, 2007, 09:37

La Zone de Confiance, du côté de Bangolo, a été reconstituée. Parce que nos forces de Défense et de sécurité censés remplacer la Licorne et les Casques bleus, n`ont pas encore pris la relève et la terreur a repris. La levée de la Zone de Confiance, maillon important de l`Accord de Ouagadougou, pour laquelle nous avons tous ou presque " fêté ", est un leurre à Bangolo. Depuis Guitrozon (Duékoué) jusqu`à Logoualé, la Zone de Confiance est aujourd`hui, un système complètement réinstallé. Le corridor de Logoualé même, n`avait jamais été déplacé malgré la nouvelle donne. Le poste d`observation de la ligne verte installé à Béoué-Zagna a été aussitôt levée. "Les Pakistanais ont repris leurs positions. Parce que les exactions se multiplient et nos militaires, les FDS ne sont pas venus remplacer les Blancs pour nous sécuriser. Les populations ont peur et désertent en ce moment Bangolo". Voilà ce que dit une source vivant les faits à Bangolo. Le 16 avril même, le patron des Casques bleus de Bangolo, Major Tehir avait dit : "Ce sont vos militaires qui seront dans les brousses, un peu partout. Je me demande pourquoi ils tardent à venir". Après le départ de la Licorne et la nouvelle mission des Casques bleus, une brigade mixte, ou, à la limite, nos forces nationales devraient prendre position pour assurer la sécurité des populations. Le Col. Guié Globo Dénis (Gouverneur militaire du Moyen-Cavally), fils de la région, catapulté là pour sauver ses parents, nous avait promis assurer leur sécurité si la brigade mixte tardait à se mettre en place. Il avait expliqué alors : "Nos amis soldats des Forces impartiales, je ne les comprends pas souvent. Le principe de la levée de la zone de confiance est un acquis. Mais quant aux modalités, ils ne devraient quitter les lieux que si la brigade mixte s`y est installée. Alors, je ne comprends pas comment ils peuvent s`en aller alors que ceux qui doivent prendre le relais ne sont pas encore déployés". Les FDS ne sont-elles donc pas encore prêtes ? Pour sûr, rien de concret n`est fait. Ce dimanche 22 avril, nous n`avons pas réussi à le joindre. Le Gl Kassaraté à qui nous avons exposé le problème le même 22 avril, pour avoir son avis, a promis nous rappeler. C`est nous qui l`avons relancé mardi 24 avril. Il a dit qu`il était en réunion et qu`il allait nous rappeler. Idem pour le commandant K.K.O, en réunion. Par le passé, vu l`activisme des coupeurs de route, les véhicules étaient convoyés par les Casques bleus. Mais depuis le 16 avril, il n`y a personne pour prendre le relais. Les conséquences sont immédiates. Le vendredi 20 avril, aux environs de 13 h, sur l`axe Duékoué-Bangolo, un véhicule a été braqué et M. Podé Eric, chef de gare ATT à Bangolo a été tué. Il y a eu 3 blessés graves (dont Mme Tahou Korine, Gon Oudé Bertin) évacués à Man. Le samedi 21, à 300 m du village de Diawin, toujours sur le même axe, il y a eu une autre attaque. Une moto et un véhicule auraient été emportés. Et faute de présence dissuasive sur le terrain, la rébellion reconvertie en grand banditisme, terrorise les populations. Ainsi, une cohorte de rebelles venant du côté de Kouibly, sont passés à Zaorou, Bléniminwin, Guézon, Zétrozon, Bangolo, Taouaké et Taably. Selon des sources concordantes, ils ont exigé à chaque chef de village la somme de 700000 FCFA. Somme à verser avant lundi 23 avril 2007, pour "la réfection de la route de la Maison blanche". Une route qui mène à Dibobly, le nid de Burkinabè. Ils auraient menacé d`arrêter et de jeter en prison à Kouibly les chefs de villages, les présidents de jeunes et des femmes si cette somme n`est pas rentrée. De simples bandits peuvent-ils agir ainsi, avec une telle organisation ? Nous disons non. La Zone de Confiance est donc reconstituée à Bangolo et la population revit la terreur. En plaçant même la ligne verte à Béoué, entre Duékoué et Bangolo, on a rien fait d`autre qu`étendre la zone d`influence de la rébellion qui règne désormais en maître absolu sur cette région. Une rébellion qui manquerait d`hommes disposés à assurer la sécurité des populations. Au contraire… Mais si les rebelles sont défaillants, qu`attend le patron du CCI pour asseoir ses brigades mixtes, ou envoyer des troupes FDS sur le terrain pour sauver les populations ? Une indépendance s`assume.



Source: Ocnus.net 2007