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Dysfunctions Last Updated: Jun 30, 2016 - 8:38:12 AM


Le super-Calife Erdogan frappe a son tour par ceux qui'l a finances !
By Jean Sobieski, RipostE Laique 29 juin 2016
Jun 30, 2016 - 8:36:20 AM

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Quarante et un morts, des centaines de blessés à l’aéroport d’Istanbul. Longtemps en équilibre sur la corde raide, Erdogan chute à son tour dans la fosse aux fauves où sa politique d’hégémonie par les tsunamis de clandestins nous a (pour partie) placés. Bienvenue au club, Sultan de Topkapi, sublime portier de la nuit européenne ! Pour de la belle ouvrage, c’est de la belle ouvrage.

Le super-Calife ottoman est aujourd’hui frappé par ceux-là mêmes qu’il a financés, protégés, armés et laissé passer par ses frontières à l’époque où il s’agissait de faire tomber le principal allié des Russes dans la région, le nommé Bachar el Assad. Ce Frankenstein pour moustachus sans humour voit sa créature devenue monstre assoiffé de sang se retourner contre lui, dans une conjoncture loco-régionale dont un certain Vladimir Poutine fait à peu près ce qu’il veut.

Petits arrangements lourds de conséquences. L’ours russe parmi les dromadaires levantins, voilà qui fait quelque peu désordre, avec, pour corser l’addition présentée à Erdogan, un Kurdistan en voie de formation comme État souverain, un siècle après les promesses non tenues des traités internationaux. Là est la principale menace pour la Turquie.

Sait-on qu’à la différence des Afghans, mosaïque de cinq ethnies différentes (Pachtouns, Hazaras, Turkmènes, Ouzbeks et Tadjiks) sur un territoire commun, les Kurdes (20 millions de gens, tout de même) sont un seul et unique peuple réparti sur cinq pays différents (Turquie, Iran Irak, Syrie, Azerbaïdjan) ? La nuance est de taille !

http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/kurdistan-histoire

Rappelons également qu’en 1923, à Lausanne, lors du dépeçage de l’Empire Ottoman, il fut question d’une région kurde autonome sur une bonne partie de l’Anatolie actuelle. Une fois les documents signés, Ata Turk se fit un devoir de renvoyer le projet aux calendes. Près de vingt cinq ans plus tard, l’Iran écrasa immédiatement les velléités d’une « République kurde de Mahabad » née des partages de la seconde guerre mondiale.

Il est donc aisé de comprendre le zèle que mettent aujourd’hui les Kurdes appuyés par la Russie en Syrie et par la Coalition en Irak, à se délimiter un pays enfin libre sur les décombres de quelques schémas obsolètes pour stratèges de Londres, de Paris ou de Washington. L’occasion est trop belle pour eux et leurs peshmergas, combattants acceptant les unités féminines (non voilées), d’exister au bout d’un long siècle d’espérances et de désillusions le plus souvent sanglantes. L’État Islamique asphyxié, la Turquie frontalière d’un nouveau voisin : l’Histoire s’est singulièrement accélérée ces dernières semaines, en Asie Mineure.

Le Kurdistan n’est plus une fiction humaine sous contrôle. Il est désormais une réalité géographique, au Levant.

Quant à Erdogan, il a ouvert la boite de Pandore dont le contenu bouillant de mille colères entremêlées déferle maintenant, menaçant carrément l’unité de son pays. La pragmatique laïcité d’Ata Turk servit l’homme d’État. L’islamiste borné de son successeur lointain montre ses limites vieilles de quatorze siècles.

Ainsi va le cours des choses dans un « Moyen-Orient compliqué où j’allai avec des idées simples » (C.De Gaulle).


Source:Ocnus.net 2016

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