L’interview de Bernadette
Chirac, le 1er mars au
Figaro, où elle encense
Sarkozy - elle le
qualifie de
« fantastique » et de
« courageux »,
rien que ça - doit être décryptée avec soin. Pourquoi soudain l’ex-Première
dame de France vole-t-elle au secours du successeur de son mari, au moment où
ce dernier plonge dans les sondages ?
Réponse : dans le plus
grand secret, l’ex et l’actuel président ont déjeuné ensemble, longuement,
début février. Un rendez-vous qui n’a pas figuré sur l’agenda public de Nicolas
Sarkozy, qui ne s’en vante pas autour de lui. Il est vrai qu’après la guerre
que les deux se sont livrés depuis des années…
Au menu de cette
« conversation retrouvailles » en tête -à-tête, la nouvelle
Constitution européenne, qui venait d’être entérinée à Lisbonne, la future
présidence française de l’Europe qui débutera le 1er juillet et, surtout, le
coup de pouce éventuel de Chirac à Sarkozy. Ce dernier aurait tenu à demander
conseil au Chi pour l’aider à surmonter le désamour des Français à son égard.
Il y a de quoi faire…
Quant aux
« affaires » qui visent l’ancien chef de l’État - il est à nouveau
convoqué ces jours-ci au Palais de justice de Paris dans une autre vieille
affaire, celle de l’imprimerie de la Mairie de Paris -, on peut imaginer
qu’elles ont été également au programme du rendez-vous. Les juges ont dû
entendre leurs oreilles siffler…
Une intervention à la télé sur l’Europe qui fait pschitt
Jacques Chirac, qui jamais
ne s’exprime publiquement sur Sarkozy et sa politique - sauf à se pincer
nerveusement les lèvres quand on l’interroge - a-t-il décidé de jouer le Saint
Bernard et de se lancer au secours du pauvre soldat Sarko perdu dans les
sondages et l’opinion ? A lire l’interview de Bernadette, on peut
l’imaginer, encore que la dame a toujours été fan de Nicolas. Ce dernier, il
est vrai, tente de mobiliser ces jours-ci l’ensemble de ses soutiens potentiels
- Chiraquiens compris.
L’Ex l’aurait abreuvé de
conseils, notamment celui de
« faire plus président » que ce
n’est le cas aujourd’hui. D’où, le dimanche soir qui a suivi, le 10 février,
l’intervention de Sarkozy à la télé sur l’Europe. Tellement inattendue qu’elle
a fait pschitt, les Français ayant perdu l’habitude d’avoir un Sarkozy raide
devant son bureau, lisant semble-t-il sa déclaration sur un prompteur. Avec des
avis aussi judicieux, ça promet.
Avec le retour en grâce de
Chirac en Sarkozie, adieu la rupture
…